La justice pénale des mineurs

En 1945, juste avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle annonce qu’il souhaite mieux prendre soin des enfants car c’est grâce aux nouvelles générations que le pays va se reconstruire. Il est alors président du gouvernement provisoire, c’est-à-dire qu’il dirige le pays en attendant de nouvelles élections. Il signe cette année-là un document très important qui s’appelle « Ordonnance relative à l’enfance délinquante. »

Dans ce texte, il est dit qu’on ne peut pas punir de la même façon les mineurs (moins de dix-huit ans) et les majeurs (plus de dix-huit ans), même s’ils ont fait exactement la même bêtise. Le général de Gaulle dit qu’on doit d’abord éduquer ces enfants, les accompagner pour devenir de meilleures personnes, et non les punir. La justice des mineurs est donc différente de celle des adultes.

C’est à cette époque qu’apparaît le métier d’éducateur. Ces professionnels sont chargés d’accompagner les jeunes et les personnes en difficulté.

Quand un jeune fait quelque chose qui ne respecte pas la loi, il est envoyé devant un juge spécialisé, le juge des enfants (on t’explique le rôle du juge des enfants dans le sais-tu ?). Celui-ci va chercher à comprendre pourquoi le jeune s’est mal comporté et ce qu’on pourrait faire pour que cela n’arrive plus.

Certains vont rester dans leur famille et être suivis régulièrement par des éducateurs, d’autres vont aller dans des foyers, des maisons où habitent plusieurs jeunes en difficulté, ou des centres éducatifs pour réfléchir à leurs actes et se faire aider pour mieux s’intégrer dans la société.

Quand ils ont fait des choses vraiment graves, plusieurs fois, alors le juge pourra décider de les envoyer en prison. Mais cela ne concerne que les adolescents de plus de treize ans. Il est interdit d’emprisonner un enfant de moins de treize ans en France quoi qu’il ait fait.

Une réforme de la justice pénale des mineurs vient d’être adoptée, en remplacement du texte de 1945. Mais certains juges et éducateurs s’inquiètent : ils trouvent que ce texte rapproche trop la justice des mineurs de celle des majeurs, c’est-à-dire qu’il pousse plus à la punition et moins à l’accompagnement par les éducateurs.