L’équilibre entre surveillance et liberté
Entre 2015 et 2023, la police et la gendarmerie françaises ont utilisé un logiciel nommé Briefcam pour analyser des images de vidéosurveillance, notamment par la reconnaissance faciale. Mais, depuis quelques mois, un problème important a été découvert : cette utilisation n’était pas autorisée par la loi. En France, les outils de vidéosurveillance sont autorisés, mais leur usage doit être fortement encadré. Par exemple, la reconnaissance faciale automatique dans des vidéos ne peut pas être utilisée sans le contrôle d’un juge et doit respecter la vie privée des citoyens. Ce n’était pas le cas avec Briefcam, utilisé de manière discrète sans contrôle adéquat.
Briefcam est un logiciel d’intelligence artificielle capable de rechercher des visages, des vêtements ou des objets en quelques secondes en analysant des milliers d’heures de vidéos. Par exemple, il pourrait aider à retrouver rapidement un enfant perdu dans un lieu public ou à identifier une personne suspectée d’avoir commis un délit grave. Ceux qui sont pour ce type de logiciel disent qu’il s’agit d’un outil puissant pour résoudre des enquêtes complexes et renforcer la sécurité. Par exemple, dans certains cas, ces technologies ont été utilisées pour retrouver rapidement des victimes de catastrophes naturelles.
Mais d’autres pensent que ces technologies peuvent être dangereuses. Par exemple, elles pourraient empêcher la liberté d’expression, c’est-à-dire le droit de dire ce que l’on pense. À Hong-Kong en 2019, des caméras de reconnaissance faciale ont été utilisées pour surveiller les manifestants et identifier ceux qui protestaient contre le gouvernement. Cette surveillance a été perçue comme une manière de faire peur aux gens pour les empêcher de s’exprimer librement.
Un autre problème souvent évoqué concerne les données personnelles. Ces outils récoltent une grande quantité d’informations sur les gens, comme leur visage ou leurs déplacements, souvent sans leur consentement. Ces données sont précieuses, mais aussi très sensibles. Si elles sont piratées ou mal utilisées, cela pourrait permettre à des personnes mal intentionnées d’avoir accès à des informations très personnelles. Et, contrairement à un mot de passe, il n’est pas possible de les modifier.
En France, l’usage des outils de surveillance est très encadré pour éviter les abus et protéger des droits fondamentaux, comme la liberté d’expression et le respect de la vie privée. Cependant, avec les progrès de l’intelligence artificielle, les lois sont amenées à changer pour encadrer les nouvelles utilisations possibles et s’assurer qu’elles respectent nos droits et nos libertés. Cette affaire a relancé un débat qui existe dans de nombreux pays : où est l’équilibre entre sécurité et liberté ?