La trêve hivernale protège les familles les plus pauvres

Dans quelques jours, ce sera le début de la trêve hivernale : c’est une période pendant laquelle plusieurs choses sont faites pour éviter que des personnes dorment à la rue. Elle a lieu tous les ans durant les mois les plus froids, du 1er novembre au 31 mars.

Tout commence en 1954. L’hiver est très froid cette année-là. Une nuit, une femme meurt dans la rue. Elle vient d’être expulsée de son appartement parce qu’elle n’a pas pu payer le loyer, la somme d’argent qu’on donne chaque mois au propriétaire d’un appartement dans lequel on habite.

L’abbé Pierre (on t’explique qui est l’abbé Pierre dans le sais-tu?), un homme qui fait beaucoup de choses pour aider les autres, ne supporte pas cette situation. Il fait un discours à la radio pour demander d’arrêter les expulsions et d’aider les personnes les plus pauvres. Son discours commence par « Mes amis, au secours. Une femme vient de mourir gelée. »

Dès le lendemain, beaucoup de gens donnent de l’argent, de la nourriture et des vêtements pour aider les personnes pauvres. Les femmes et hommes politiques décident eux aussi d’agir. Une loi est votée pour que les familles les plus pauvres ne se retrouvent pas à la rue pendant l’hiver : c’est ce qu’on appelle la « trêve hivernale ».

Cette loi est encore valable aujourd’hui. Pendant la période de la trêve hivernale, le propriétaire d’un logement n’a pas le droit d’expulser une famille qui y habite, même si les parents n’ont plus d’argent pour payer le loyer. Il est aussi interdit de couper l’eau ou l’électricité dans l’appartement, même si la famille ne peut plus payer les factures.

Chaque hiver, pendant la trêve hivernale, de nouveaux endroits pour héberger les personnes à la rue sont ouverts. Ce sont de grandes maisons où les personnes dorment souvent à plusieurs par chambre.

Dès le début de la trêve, vendredi prochain, beaucoup de personnes vivant dans la rue seront soulagées d’avoir un endroit où dormir. Malheureusement, à la fin de la trêve hivernale, elles devront quitter leur lit. Certaines associations pensent qu’il faudrait plutôt trouver des logements où ces personnes pourraient habiter toute l’année, et pas seulement pendant la trêve hivernale.